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Autisme et TED, stratégies éducatives et scolarisation

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5 juillet 2016

Les progrès

Je ne vous ai pas parlé des progrès d'Antoine depuis mes derniers écrits, que je viens de relire. 

Finalement, la classe de Seconde s'est moyennement bien passée. J'étais à l'époque enthousiaste à propos du recrutement d'une AVS qui était diplômée des Sciences du Langage. Et bien, nous avons vite déchanté. Cette jeune femme était très sûre d'elle, n'a jamais compris le handicap d'Antoine et était insolente avec moi (oui, vous avez bien lu...). De plus, elle est parvenue à nous dénigrer auprès de l'administation du lycée, nous faisant passer pour des parents impolis. Heureusement qu'Antoine n'avait finalement plus besoin d'aide car elle ne lui était que de peu d'utilité. Aux réunions d'équipe éducative, elle était la seule à être négative. En classe, elle était très désagréable avec les autres élèves, qui ne l'appréciaient pas du tout. C'est clair qu'elle n'avait pas compris son rôle. Le pire, comme souvent avec ce type de personnes (il y en a eu d'autres avant), c'est qu'elle s'attribuait les réussites d'Antoine. Je n'ose même pas imaginer si c'était elle qui l'avait accompagné quand il était plus petit ! En 1re, dégoûtés et estimant qu'Antoine pouvait désormais s'en passer, nous avons choisi de ne pas faire de demande d'accompagnement humain, ce qui lui a d'ailleurs été bénéfique au niveau de l'autonomie et des relations avec les autres. A part ça, les enseignants étaient plutôt bienveillants, même s'ils n'ont pas toujours compris certains comportements, que je m'empressais de leur expliquer, mais ceci a été rare (2 fois dans l'année seulement). Si l'on compare à mes écrits des années précédentes, on mesure le chemin parcouru.

En fin de Seconde, nous avons réfléchi à son orientation et nous avons finalement choisi, avec lui bien sûr, qu'il change de lycée pour aller dans une section technologique, en STI2D. S aurait été possible, mais ses résultats en maths étaient tout de même justes et cela lui aurait généré trop de stress et demandé trop d'efforts, avec une réussite pas forcément garantie. Aussi STI2D était plus raisonnable. Et nous avons bien fait ! Si je peux recommander un cursus pour nos enfants de bon niveau, c'est bien celui-là ! On dirait qu'il a été conçu pour eux. Maths et Physique-chimie sont importants (le niveau est un peu en dessous de celui des S je pense, mais qd même d'un très bon niveau), mais surtout, la grande différence, c'est que ces matières sont abordées d'une manière concrète, c'est-à-dire que leur application a lieu dans d'autres cours, avec des travaux pratiques. D'ailleurs, au Bac, un projet était présenté, du style "Comment rendre un vélo électrique". Le projet d'Antoine était sur l'équilibrage des roues d'une voiture (il a eu 18).

L'avantage de ce changement de lycée et de ce cursus, c'est que le public était très différent, beaucoup moins élitiste et surtout avec des élèves partageant le même intérêt qu'Antoine : l'informatique et les jeux vidéos en ligne ! C'est pendant son année de 1re qu'il a enfin pu se faire des amis "en vrai", qu'il retrouvait en ligne ensuite, et qu'il a pu progresser en communication. Un vrai bonheur ! Cette année-là, il a développé ses aptitudes de communication car il a pu dépasser sa principale crainte, dont il m'avait fait part : il n'osait pas parler aux autres de peur de se faire rejeter. Depuis, il est capable de converser avec les autres sur tout et n'importe quoi, même si son humour est un peu spécial quand même (un peu lourd). Les jeux en ligne lui ont permis de progresser en anglais. Je peux même dire qu'il parle couremment l'anglais. A travers la porte de sa chambre, je l'entends passer d'une langue à l'autre comme si c'était la même. Il a d'ailleurs eu 19 et 20 en anglais au Bac.

Au niveau comportemental, il n'y a eu qu'un seul incident dans l'année, après une journée fatiguante et avec un enseignant dont l'humour ne passait pas auprès d'Antoine, que ça stressait. Je l'ai donc rencontré pour éclaicir la situation et j'ai pu rassurer Antoine sur le fait que ce professeur serait vigilant désormais sur sa façon de s'adresser aux élèves. Antoine le prenait mal pour lui-même mais aussi pour les autres, car il supportait difficilement les remontrances/boutades du prof qui, il faut reconnaître étaient parfois d'un goût douteux. L'adaptation et la réassurance ont donc dû se faire des 2 côtés : celui du prof (qui craignait les réactions d'Antoine) et celui d'Antoine pour qu'il comprenne que cet enseignant était finalement bienveillant. Cela a bien fonctionné. Cet enseignant a souhaité garder Antoine l'année suivante et est devenu son prof principal en Terminale.

En Terminale, pas grand chose à signaler : un professeur à rencontrer tout de même (1 fois dans l'année, on reste dans la moyenne), à cause d'un quiproquo dû aux difficultés de compréhension de certaines situations sociales d'Antoine. Comme quoi son handicap est certes devenu invisible pour qui ne connaît pas, mais est tout de même bien présent. Sinon, il a gardé les mêmes copains, avec qui il a organisé des soirées à la maison (soirées geek évidemment) ou des sorties à l'extérieur (dans un café geek). 

Vous avez noté que l'intérêt restreint d'Antoine est tout de même bien restreint (comme chez tout Aspie qui se respecte), mais il a eu l'avantage de beaucoup l'aider et s'appuyer sur cet intérêt lui a été très bénéfique. Cependant, car il y a un côté négatif, tout ne pas pas toujours être beau dans le meilleur des mondes, il y a une contrepartie. Je pense que l'on peut parler d'addiction, même si lui s'en défend, mais surtout, quand on est assis longtemps devant un ordinateur, on ne bouge pas beaucoup et... on grossit. Antoine est proche de l'obésité et c'est notre souci du moment. Depuis petit, il a toujours fait du sport, mais actuellement sa motivation n'est pas assez forte pour qu'il le pratique longtemps. Ainsi, l'an dernier, nous l'avons inscrit en salle. Il a tenu le coup plusieurs mois. Cette année, il a essayé le badminton mais s'en est très vite lassé. Il faut dire qu'il a un TAC (Trouble de l'Acquisition de la Coordination, voisin de la dyspraxie, terme plus connu), ce qui ne lui facilite pas les choses car il fatigue beaucoup plus vite que les autres. Nous avons donc opté pour une autre solution, c'est que quelqu'un vienne à domicile pour lui faire faire du sport. Ainsi, il ne pourra pas se dérober puisque la personne sera là. Nous sommes donc passés par une association qui cherche actuellement à recruter un animateur sportif formé à son handicap. Antoine est partant car il voudrait maigrir mais n'y parvient pas suffisamment en simplement mangeant moins. Donc, on croise les doigts pour que cela se mette en place le plus tôt possible.

Voilà donc où nous en sommes. Nous allons aborder sereinement le cursus de l'IUT. Il semble que l'établissement ait l'habitude des Aspies (pas étonnant, beaucoup sont intéressés par l'informatique) et il existe sur place une association d'aide aux élèves avec handicape qui les épaule pour trouver leurs stages et plus tard du travail. Je pense donc qu'on peut être optimistes pour la suite.

Je ne vous avais pas donné de nouvelles depuis longtemps. J'espère que ces 2 derniers billets auront répondu à toutes vos interrogations.

A bientôt, peut-être !

 

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5 juillet 2016

Nouvelles toutes fraîches !

Bonjour,

Cela fait presque 3 ans que je n'ai pas écrit ici car je n'ai plus le temps nécessaire pour alimenter ce blog mais il est grand temps que je vous donne des nouvelles, toutes fraîches, puisque la dernière date d'aujourd'hui.

Antoine vient d'avoir les résultats du Bac. Il a passé le Bac STI2D et est admis avec mention très bien (presque 17 de moyenne). Vous imaginez notre bonheur ! Auparavant, il avait reçu son admission à l'IUT pour préparer un DUT d'informatique. Cet IUT est proche de chez nous et accessible en transports en commun facilement.

Je suis toute émue de ses résultats qui marquent la fin d'une étape et le commencement d'une autre, les études supérieures. Il espère aller jusqu'à un master ou faire une école d'ingénieur par la suite. Si je suis émue, c'est parce que la fin de cette étape m'amène à revivre les moments parfois très difficiles que nous avons vécus pour sa scolarisation, en particulier en Maternelle. Je ne peux oublier 2 enseignantes dont l'une m'avait fait comprendre qu'il ne saurait ni lire ni écrire et l'autre que "Le CP était bien loin !". Je ne peux oublier non plus l'enseignante de CE2 qui était limite maltraitante, niait son handicap et pensait qu'il était juste mal élevé. Je ne peux oublier une directrice ambiguë, qui avait été capable, sur l'incitation de la maîtresse de GS de faire un faux compte-rendu d'équipe éducative, limitant son temps de scolarisation qui aurait dû augmenter cette année-là. Mais je pense qd même aussi aux quelques belles personnes qui nous ont soutenus, même si elles n'étaient pas toujours convaincues du résultat final. Certaines sont au courant de l'évolution d'Antoine. Je n'oublie pas non plus l'aide de son fidèle accompagnant de l'époque, qui a vécu avec lui toutes ces difficultés et l'a aidé du mieux qu'il pouvait à gérer ses émotions, ce qui n'était pas une tâche facile. Je le croise de temps en temps et il est ami avec Antoine sur FB, ce qui permet de garder le contact.

Je voulais dire à tous ceux qui me lisent de ne pas se décourager. Je suis bien consciente que tous les enfants avec TSA ne peuvent pas arriver à ce niveau bien sûr, mais ils peuvent tous apprendre, ils peuvent tous arriver à une autonomie qui leur permettra d'avoir une vie digne et même à faire des apprentissages scolaires, du moment que ce qu'on leur montre est bien adapté à leurs difficultés, via les techniques éducatives recommandées par la Haute Autorité de Santé, que ce soit ABA, TEACCH ou/et le PECS, sans oublier la pédagogie Montessori. Je sais cela car je suis devenue moi-même accompagnante d'enfants avec TSA depuis plusieurs années, en attendant d'être psychologue (peut-être l'an prochain car je viens de terminer mon master 1 de psychologie et j'attends de savoir si je suis bien sélectionnée pour le master 2, sésame pour obtenir mon diplôme). Les enfants dont je m'occupe ou je me suis occupée ont des niveaux très variés et tous, tous font des progrès, d'où qu'ils partent. C'est plus difficile et plus long pour ceux dont la prise en charge démarre tardivement, mais les résultats sont là tout de même.

A toutes ces familles, je souhaite le meilleur pour leurs enfants. Je pense bien à vous !

PS : Merci à Sylvie, qui continue à me relancer. ;)

3 septembre 2013

Et maintenant, les nouvelles !

La classe de 3e s'est passée aussi bien que celle de 4e : même collège, dans lequel nous avons passé 4 années reposantes, même AVS et quelques nouveau camarades, pas d'incident ! Juste une des enseignantes qui n'a jamais su s'adapter à lui, mais ce n'est pas plus mal car il faut bien aussi qu'Antoine apprenne s'adapter à ces personnes-là car dans la vie, il en rencontrera beaucoup. Je n'aurais pas dit ça quand il était plus petit car cette adaptation de sa part aurait été impossible, mais maintenant qu'il a acquis énormément (auto-contrôle des émotions entre autres), il est capable d'apprendre à faire face à ce genre de situation, avec notre aide évidemment.

Antoine a obtenu son Brevet facilement avec la mention Bien. Pas de surprise ! Il a effectué son stage, contrairement à ce qu'on avait prévu, à la Médiathèque de notre commune. EDF ayant été plus long à repondre (positivement, merci à eux !), nous avons accepté la 1re réponse positive qui s'est présentée. L'avantage est qu'Antoine pouvait s'y rendre seul, à pied. Cela s'est merveilleusement bien passé : Antoine a apprécié les lieux, les tâches qu'on lui a fait faire, le personnel l'a chouchouté et il a également apprécié d'être en contact avec le public. Pour ceux qui s'en étonneront, je rappelle que les personnes avec autisme ne fuient pas forcément le contact. Beaucoup le recherchent, pas toujours avec succès, faute de compétences de communication adéquates. Le "repli sur soi-même" légendaire n'en est un que par conséquence, pas par choix. Donc, oui, il a apprécié les rencontres avec le public, occasion rêvée pour lui d'en faire facilement.

Il est retourné en colo, comme l'année précédente, avec le même thème, et il en a encore mieux profité car plus à l'aise avec ses pairs. Cette année, il n'a informé personne de sa différence. Je ne sais pas si les autres l'ont remarquée. Les moniteurs étaient bien sur prévenus eux, c'est tout de même indispensable.

Venons-en au lycée. En juin, nous avons rencontré lors d'une réunion au collège 2 proviseurs de lycées de notre secteur. L'un a peu d'effectifs, l'autre beaucoup (39 élèves par classe). Le 1er réflexe aurait été de choisir le lycée avec effectif réduit, même s'il a moins bonne réputation au niveau de l'enseignement. Mais, après l'évocation du syndrome d'Asperger d'Antoine, vu leur réaction d'inquiétude, on a vite renoncé pour se tourner vers l'autre. Car la proviseur de l'autre établissement nous a répondu avec un grand sourire qu'ils en avaient déjà un. RV a donc été pris pour accueillir Antoine au mieux : liste des camarades pour essayer d'en mettre une partie dans la même classe, liste des difficultés d'Antoine. Nous en avons d'ailleurs rajouté une : les exposés en groupe. Antoine ne sait pas se joindre spontanément à un groupe dans cette situation et se retrouve soit seul, soit avec ceux qui ne sont pas très intéressés. Donc sensibilisation à ce petit problème pour que les enseignants l'aident à choisir les camarades avec qui il préfère travailler.

Hier, la veille de la rentrée donc, nous avons appris qu'une AVS avait bien été recrutée. Elle accompagnera Antoine 10 h par semaine, comme l'an dernier. Par ailleurs, elle accompagnera un autre élèves du lycée, ce qui est l'idéal car, ne changeant pas d'établissement pour l'autre élèves, cela permet de répartir les heures d'accompagnement au plus près des besoins. Et, cerise sur la gâteu, suite à une conversation téléphonique avec elle, j'ai découvert qu'elle avait une maîtrise de sciences du langage. C'est une chance inouïe ! Je vais donc pouvoir la guider pour qu'Antoine développe ses habiletés sociales et de communication ! C'est vraiment une occasion inespérée. Cette rentrée se fait donc dans les meilleures conditions. Je mesure bien notre chance quand je vois malheureusement que nous sommes un cas plutôt exceptionnel. :( Je vous renvoie à la pétition... ;)

L'an dernier, nous n'avons pas complètement résolu le problème des devoirs à la maison. Antoine a toujours du mal à s'y mettre quand il est à la maison et les fait le plus rapidement possible. Ils sont bâclés. Nous avons donc convenu avec lui qu'il resterait au lycée après les cours  quand c'était possible pour les faire sur place. Contrairement au collège, il n'y a pas de "permanence" organisée ponctuellement et surveillée, ce qui limitait cette possibilité. Au lycée, une salle est disponible pour ceux qui souhaitent travailler au calme. Ceux qui ne prévoient pas de travailler dans un créneau libre disposent d'une autre salle. Antoine pourra donc aller dans la salle calme à volonté. Sinon, il a la possibilité d'aller à la Médiathèque avant de rentrer à la maison, toujours dans le même but. Cela a un double avantage : il pourra travailler sans être tenté par tout ce qui le distrait à la maison et faire des rencontres par la même occasion car de nombreux collégiens et lycées s'y installent pour bosser. Ceci est ce que nous avons prévu. Je ne sais pas s'il pourra s'y tenir, pour cause de fatigue principalement. Nous ne savons pas encore comment il va s'adapter au lycée...

Fin janvier, Antoine aura 16 ans (ouch, déjà ?). Nous pensons à la conduite accompagnée. Là aussi, nous avons un "tuyau". Le hasard des rencontres sur Internet a fait qu'Antoine a participé à un questionnaire pour un mémoire d'étudiant en psycho de master 2. Celui-ci a obtenu son titre de psychologue. La particularité de ce tout nouveau psychologue est qu'il est également propriétaire d'une auto-école pas trop loin de chez nous. Donc devinez... Celui-ci est intéressé pour s'occuper d'Antoine pour ses cours de conduite. Et oui, les habiletés sociales, ça se travaille aussi en voiture. Apprendre à conduire est également une occasion de travailler l'implicite, la reconnaissance du langage non verbal, qui est bien particulier lors de la conduite, d'autres habiletés sociales que celles que l'on rencontre dans dautres situations. Là encore, nous avons de la chance !

Voilà notre petit bilan annuel. Le conseil que je donne aux parents qui débutent dans ce parcours ou qui sont en difficulté, c'est de ne pas lâcher. Certes, tous n'ont pas les mêmes possibilités qu'Antoine, mais accrochez-vous, battez-vous ! Cela ouvre la voie pour votre enfant, mais aussi pour les autres, en contribuant à faire mieux connaître leur handicap et leurs possibilités. Rapprochez-vous des associations locales et n'hésitez pas à demander de l'aide aux instances officielles. Je vous souhaite le meilleur pour cette année scolaire qui démarre !

 

3 septembre 2013

Aujourd'hui, je suis émue...

émue, comme un parent qui dépose son gosse à la Maternelle. Mais moi ce n'est pas à la Maternelle que je l'ai déposé ce matin, mais au lycée !!! Vous vous rendez compte ? Au lycée !!! 

Cela doit paraître étrange à mes lecteurs de l'étranger, mais il faut savoir qu'en France ce n'est pas gagné pour tous les enfants à besoins particuliers et qu'il faut se battre dès la Maternelle pour arriver jusque là. Les choses évoluent tout doucement, trop doucement, grâce à la pression des parents sur les instances officielles, mais ça n'est pas encore suffisant.

Je vous invite donc tous à signer cette pétition. Il faut que l'école soit effective pour tous, et pas seulement sur le papier, il faut que l'école devienne plus inclusive en suivant les modèles des autres pays, il faut qu'on n'assiste plus à des scènes comme celle que je viens de lire sur FB : un petit qui entre dans l'école, et à qui on dit de repartir faute d'AVS ! C'est illégal certes, mais ce qui est le plus scandaleux ce n'est pas ce refus, mais le fait qu'il n'y ait pas eu d'AVS de recruté à temps. Alors, agissons !

https://www.change.org/fr/p%C3%A9titions/%C3%A0-m-le-premier-ministre-l-inclusion-scolaire-c-est-maintenant

 

30 août 2012

En route pour la 3e !

Comme chaque année, je viens vous donner quelques nouvelles. La scolarisation d'Antoine en 4e s'est très bien passée. Pas trop de soucis de comportements, de bonnes notes, une équipe éducative toujours très à l'écoute et sachant s'adapter en cas de problèmes, qui sont de plus en plus rares. Vraiment, nous avons de la chance et je dois dire que ces 3 dernières années de collège ont été reposantes pour nous. Encore une puis ça sera le lycée. Profitons donc encore bien de cette année qui sera courte au niveau relâchement car je compte anticiper assez tôt la transition.

Par ailleurs, cette année, en 3e, il y a le stage. Je commence à y réfléchir très sérieusement et quelques contacts ont été pris. Dernièrement, Antoine nous a fait part, d'un air très sérieux et officiel, de son désir de faire des études supérieures (c'est bien, mon chéri, fais donc...). Il prévoit d'être ingénieur (comme papa) et s'intéresse fortement à l'électricité. Et bien, s'il réussit, je serai la plus heureuse des mamans ! En attendant, remettons un peu les pieds sur terre... Nous allons essayer de trouver un stage dans ce domaine bien sûr. Sinon, nous avons une solution de secours : l'ancien AVS d'Antoine est directeur du centre de loisirs et se fera une joie de l'accueillir comme stagiaire, avec l'aval de la Mairie, qui ne devrait pas faire de difficultés. Affaire à suivre donc...

Nous avons toujours le problème des devoirs. Comme les ados ordinaires, Antoine a bien autre chose à faire. Par conséquent, ses notes ont un peu baissé. Nous sommes donc pris entre 2 alternatives : l'aider à supporter d'avoir de mauvaises notes pour réduire son anxiété de performance et les problèmes de comportement qui y sont liés, ou bien utiliser cette anxiété pour le motiver à travailler plus à la maison afin qu'il réussisse son projet professionnel. Difficile de faire un choix, n'est-ce pas ? Jusqu'à présent, nous avons opté pour un juste milieu, c'est-à-dire que nous essayons de jongler entre les 2 choix : limiter les comportements gênants et le motiver quand même, en lui faisant comprendre que pas de travail = mauvaise note et que travail = bonne note mais pas indispensable tous les jours. Bref, comme vous l'avez compris, pas simple... et pas toujours efficace pour la mise au travail. Pour cette année qui commence, je compte donc utiliser son choix de poursuivre des études comme motivation. Et il m'a promis que cette année, il s'y mettrait. A voir donc...

Au niveau matériel, nous continuons comme les années précédentes : ordinateur, casque anti-bruit (qu'il a beaucoup moins utilisé cette année, le bruit le dérangeant moins). Il est prévu qu'il garde la même AVS, qui a confirmé sa gentillesse et sa compréhension des difficultés d'Antoine.

Au niveau relations avec ses pairs, Antoine est toujours très désireux d'avoir des copains mais a toujours du mal à se lancer à participer aux conversations à la récréation, même si c'est en progrès. Ce qui le freine, c'est la peur de passer pour un relou (traduire "lourd" en langage ado, langage qu'il a parfaitement adopté - merci grande soeur !). Il a donc trouvé un autre moyen de se faire des copains : les jeux vidéos en ligne. Je vois d'ici certains regards désaprobateurs. OK, je n'aime pas ça moi non plus, mais au moins, cela lui permet de converser avec des ados de son âge sur ses intérêts (les jeux vidéos en font partie). Et converser via internet est bien plus facile pour un TED qu'en chair et en os : pas de langage non verbal à décrypter ! Pour essayer tout de même qu'il s'entraîne "en vrai", nous l'avons inscrit cet été à une colo "à thèmes". Il est donc parti 10 jours pour la 1re fois en colo qui s'appelait, devinez... : video game academy. Et là, que des garçons bien sûr, dans sa tranche d'âge, ayant la même passion ! Et bien, il s'est éclaté ! Au programme, ordinateur 2h/jour puis diverses activités : piscine, bowling, jeux de ballons, etc., 5 par chambre, le bonheur ! De plus, il a gagné en autonomie et a même goûté de nouveaux aliments. Il a pu élargir un petit peu (tout petit peu) ses goûts alimentaires. Les nouveautés : omelettes, semoule. Oui, je sais, c'est peu, mais c'est déjà bien. Il m'a dit avoir goûté fruits et légumes, mais rien à faire, ça ne passe toujours pas. Au moins, il essaie et c'est déjà beaucoup. Nous aurions pu l'envoyer en colo plus tôt, mais cela aurait été plus difficile au niveau comportement car, si vous avez lu mes autres posts, vous savez qu'une des grosses difficultés d'Antoine est d'accepter de perdre. Et bien, nous pouvons en parler au passé, c'est devenu maintenant tout à fait acceptable, dans le cadre de copains avec qui il passe son temps à rigoler. Ouf et re-ouf !

Comme vous le voyez, tout se passe au mieux... pour le moment.

Je souhaite à tous vos enfants une année scolaire dans d'aussi bonnes conditions et pense bien à ceux qui sont malheureusement en difficulté, le plus souvent pour seulement un manque de bonne volonté de la part de l'environnement.

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7 juillet 2011

Des nouvelles

En cette fin d'année scolaire, je vous donne enfin quelques nouvelles d'Antoine.

Il a terminé la classe de 5e brillamment avec d'excellentes notes et les encouragements de ses professeurs. Il va de soi qu'il passe en 4e.

Au niveau comportement, pas grand chose à signaler. Juste un peu trop de participation orale à certains cours.

En anglais, matière où il est très fort, il a tendance à lever le doigt systématiquement, même qd c'est un autre élève qui est interrogé, et à s'impatienter s'il n'est pas interrogé. Nous avons dû expliquer à Antoine que cela pouvait déranger les autres élèves et la prof, chose dont il n'avait bien sûr pas conscience. Nous lui avons également proposé pour limiter ses interventions de les comptabiliser et de ne pas lever le doigt plus de 5 fois par cours. Cela a très bien fonctionné.

L'autre petit problème, c'est qu'il ne supporte pas de voir un mot mal orthographié. Or certains profs font des fautes d'orthographe au tableau (si, si !). Il ne pouvait donc pas s'empêcher de les leur signaler pour qu'ils les corrigent, ce qui n'a pas plu à l'un d'eux. Là aussi, il a fallu expliquer à Antoine pourquoi ça pouvait déranger l'enseignant d'être repris ainsi devant les autres élèves. Bien sûr il était à 100 lieues de penser que cela pouvait être désagréable pour le prof et pourquoi !

Son AVS l'a accompagné 10h par semaine comme prévu et il s'est confirmé qu'elle était sympathique et compréhensive. Elle a surtout servi de secrétaire, en particulier en maths où Antoine n'a pas encore bien pris l'habitude d'utiliser les signes mathématiques sur son ordinateur.

Il a continué à utiliser son ordinateur comme les années précédentes, mais cette année, nous n'avons pas eu besoin de scanner le workbook d'anglais car Antoine a fait l'effort d'écrire directement dedans. Cela a été possible car il y a peu à écrire dans un workbook et il a découvert qu'on pouvait écrire en faisant bouger surtout les doigts et moins le poignet et le bras, ce qui est moins fatiguant. Cela donne une écriture minuscule qui demande à être améliorée, mais les profs trouvaient que ce n'était pas plus difficile à lire que celle de certains élèves. 

En Maths, Antoine a continué à faire la géométrie manuellement, ce qui lui coûte beaucoup moins qu'avant en énergie. 

Le prof de sport s'est révélé formidable, très à l'écoute de ses difficultés et sachant adapter ses exigences. Cela fait du bien de rencontrer quelqu'un d'humain, c'est plutôt rare, surtout en sport où nous avons eu beaucoup d'expériences difficiles. Cela fera certainement sourire Cyril, l'ancien AVS d'Antoine, s'il me lit !

La principale difficulté d'Antoine, c'est la mise au travail à la maison. Il a de plus en plus de mal à se mettre aux devoirs, que pourtant il parvient à faire très rapidement et souvent seul. Nous avons donc mis en place un tableau de comportement mais ça n'a pas suffit en fin d'année. Antoine "oubliait" de faire certains devoirs. Quant à apprendre ses leçons, cela se passait au lit juste avant de s'endormir ou le matin juste avant de partir. Nous envisageons donc à la rentrée prochaine qu'il reste le plus possible à l'étude quand il y en a. Nous négocierons avec le collège la possibilité qu'Antoine reste après le dernier cours s'il n'a pas d'heure de permanence dans la journée, soit au CDI ou autre salle. En effet, quand il est en permanence, Antoine fait tout son travail beaucoup plus facilement qu'à la maison puisqu'il n'a rien d'autre à y faire ! A condition qu'il ait bien son casque anti-bruit, sinon il ne peut pas rester en permanence.

Ce casque réducteur de bruit lui a été très utile tout au long de l'année, surtout aux cours où les élèves sont plus dissipés. Il lui suffisait de le mettre dans ces moments-là et de l'enlever dès que la classe devenait plus calme. Le bruit était auparavant une source d'énervement qui pouvait entraîner un comportement difficile, ce casque a donc contribué à éliminer ce facteur de risque.

Au niveau activité extra-scolaire cette année, Antoine était inscrit à un atelier théâtre. Il s'y est beaucoup amusé et a très bien joué dans une petite pièce qu'a écrite l'animatrice. Il récidivera donc avec le même groupe à la rentrée.

Nous avons fait une découverte importante il y a quelques mois. La marche à pied fatigue beaucoup Antoine. J'avais mis ça de côté ayant d'autres priorités mais j'ai commencé à explorer les pistes possibles. Antoine est plutôt hypotonique mais il y avait une autre raison à cette difficulté. Une amie pédiatre m'a conseillé pour commencer de consulter un podologue et elle a bien fait : Antoine a les pieds plats et une jambe plus courte que l'autre ! Comment se fait-il que personne n'y ait pensé plus tôt ? Depuis, il a donc des semelles orthopédiques avec talonnette dans ses chaussures ... et ça nous change la vie ! Essayez donc de marcher avec une jambe plus courte. J'ai essayé et je me suis rendue compte à quel point c'était difficile et fatiguant. Et bien, avec ses semelles, Antoine est maintenant capable de marcher beaucoup plus longtemps. Il est encore tout de même plus fatigable que les autres, mais rien à voir avec auparavant. Il est très heureux de pouvoir maintenant faire les aller-retour au stade avec sa classe (avant je l'y emmenais et allais le chercher en voiture) car son autre difficulté est d'arriver à se faire des copains. Or rien de tel que des trajets à pied pour ça !

Les copains : bien qu'apprécié par la plupart des élèves de sa classe, Antoine n'a pas de copains. Il ne sait pas engager une conversation et est plutôt isolé. Pourtant, à son anniversaire, chaque année tous ses invités viennent et tout le monde s'amuse bien, mais il n'est pratiquement pas invité. Beaucoup le connaissent depuis longtemps mais ça ne suffit pas. Tout de même, j'ai remarqué un garçon qui semblait beaucoup s'intéresser à lui. Aujourd'hui, j'ai donc téléphoné chez lui craignant qu'il soit parti en vacances. Et bien non. Lui aussi est tout seul en ce moment et s'ennuie. Super (pour nous) ! Je l'ai donc invité tout de suite et il est là. Au programme, jeux sur la Wii, qq paniers de basket et jeux de société. J'entends papoter et rigoler, ouf ! Il est prévu dimanche que nous l'emmenions dans un parc d'attraction gallo-romain bien connu en région parisienne. Ainsi on lui fera profiter du pass qui nous permet d'éviter de faire la queue à chaque attraction (faire la queue = difficile quand ça dure longtemps et que cela se répète plusieurs fois). 

Voilà, je pense n'avoir rien oublié. Ah si ! Une petite photo ! Antoine a maintenant 13,5 ans et a bien changé physiquement. Il a pris pas mal de cm et me dépasse largement ainsi que sa soeur. Le voici dans son costume de théâtre.

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26 septembre 2010

La rentrée de 5e

Il est grand temps que je vous donne des nouvelles de cette rentrée en 5e.

Nous avions prévu un(e) AVS privé(e), supervisée par un cabinet de psychologie ayant une convention avec l'EN, comme l'an dernier. Et bien, nous n'en avons pas trouvé ! D'un côté, c'est une bonne nouvelle, cela veut dire qu'il y a de plus en plus d'enfants TED scolarisés. De l'autre, cela confirme que l'accompagnement proposé par l'EN n'est pas adapté et incomplet la plupart du temps, et que les parents se rabattent sur des AVS privés, payés par leurs propres deniers. Même si la MDPH participe aux dépenses, ce n'est généralement pas suffisant.

Nous avons donc appelé au secours notre excellente enseignante référante, que nous connaissons depuis plusieurs années (pourvu qu'elle reste encore longtemps sur notre secteur !).

Pendant ce temps (environ 3 semaines), Antoine a fait sa rentrée tout seul, comme un grand. Comme l'an dernier, nous avons fait une petite réunion le jour de la pré-rentrée pour informer les nouveaux professeurs de ses particularités. Peu de nouveaux, car ceux de l'an dernier ont rempilé, ce qui est une très bonne chose, ces profs étant excellents. C'était assez amusant de voir que les nouveaux étaient anxieux et que les anciens, complètement confiants, rassuraient les nouveaux. Sachant qu'Antoine ne serait pas accompagné, j'ai souhaité anticiper au maximum et ai demandé à avoir la liste des élèves de sa classe ainsi que son emploi du temps. Ainsi, pas de surprise le jour J.

Antoine a donc fait cette rentrée seul... et quasiment sans problèmes ! Il en est très fier et nous, comment dire... et bien c'est le bonheur tout simplement. Antoine a pris confiance en lui, il arrive de mieux en mieux à se contrôler. Même ses camarades qui le connaissent depuis la PS de maternelle sont épatés de ses réactions. L'une d'elle raconte que certains enfants lui ont mal parlé en classe et se sont moqués de lui mais qu'il ne s'est pas mis en colère. Il s'est un peu énervé mais pas trop, ce qui aurait été impensable il y a seulement 2 ans. Elle-même nous en a fait la remarque ! C'est le résultat de beaucoup d'années à travailler le contrôle de soi et les habiletés sociales, mais je crois aussi que notre garçon a grandi, qu'il est plus mature et est également plus motivé, soucieux de mieux paraître aux yeux des autres et très demandeur de copains.

Et l'AVS me direz-vous ? Et bien, finalement, notre enseignante réf. préférée nous en a proposé une le jour-même où le cabinet de psycho nous trouvait un AVS privé. Du coup, nous avons eu le choix et, la rentrée s'étant vraiment bien passée, sans accompagnement, nous avons opté pour celle de l'EN. Antoine n'est donc accompagné que 10h par semaine, ce qui semble bien lui convenir car il souhaite l'être de moins en moins. C'est dire à quel point il a pris de l'assurance ! A moins que ça ne soit l'adolescence qui pointe son nez...

Contrairement à ce qui se fait habituellement, nous avons eu les coordonnées de l'AVS (merci à notre ens. réf.), Nathalie, qui nous a donc rendu visite à la maison. J'en ai profité pour lui donner le même document qu'aux enseignants sur les particularités d'Antoine, et lui prêter un des cahiers de liaison de l'an dernier. Nous en avions rempli 3 ! Ainsi, elle a pu se faire une bonne idée des besoins d'Antoine et je crois qu'elle a très bien compris car nous avons commencé un nouveau cahier et ses remarques sont très pertinentes.

Cette année s'annonce donc très bonne. Quelques petits hics tout de même, très révélateurs. 2 professeurs ont été nommés à la dernière minute et n'étaient pas à notre réunion. Le collège n'a pas pensé à les informer du handicap d'Antoine, ce que je peux comprendre dans le stress de la rentrée. Mais ça n'a pas manqué : la prof de latin s'est étonnée de voir Antoine sortir un ordinateur de son sac (elle a pris ça pour de la provocation, bof, bof...) et la prof de physique l'a fait s'asseoir à côté d'élèves qui ne le connaissent pas et qui sont turbulents et insolents. On va remédier très vite à tout ça et faire venir très vite la psychologue dans la classe pour qu'elle fasse une petite explication du handicap d'Antoine à ces élèves.

Nous sommes donc contents, mais vigilants et prêts à intervenir dès que besoin.

Je souhaite à tous les enfants TED, et avec autres handicaps d'ailleurs, d'obtenir également de bonnes conditions de scolarisation, car je sais que ça n'est pas le cas partout, alors que ça pourrait être si simple, avec un peu de bonne volonté et d'ouverture d'esprit. L'investissement financier n'est pas si énorme, en tout cas bien moins important que celui d'un établissement spécialisé !

20 juin 2010

Le point à la fin de cette année de 6e

Je suis désolée d'avoir délaissé mon blog, mais le temps m'a beaucoup manqué, étant investie un peu (trop) partout. Sur la suggestion de Sylvie, une des mamans dont je lis régulièrement le blog, il est effectivement grand temps que je fasse le point sur cette année scolaire.

Cela me paraît encore miraculeux, mais tout s'est passé pour le mieux, quasiment tout au long de l'année !

Ceci surtout grâce à une Principale impliquée et des professeurs, un peu craintifs au début, mais qui se sont portés volontaires. Comme d'habitude, quand la volonté est là, tout est plus facile. Je mesure notre chance car il faut bien dire que c'est loin d'être toujours le cas. Tous m'ont dit lors d'une réunion qu'ils avaient eu surtout peur de ne pas savoir faire et qu'ils ont été agréablement surpris.

La composition de la classe avait été étudiée pour qu'il n'y ait pas trop d'enfants "difficiles". La moitié des enfants sont des enfants qui connaissent et apprécient Antoine, certains depuis la Maternelle.

La Principale nous avait proposé, la veille de la rentrée des classes, de faire une réunion d'information auprès des enseignants, mais aussi des surveillants. J'avais fait un petit résumé écrit des principales difficultés d'Antoine, le plus court possible car l'expérience du primaire m'avait appris que les enseignants n'ont/ne prennent pas tous le temps de lire la documentation qu'on leur fournit. J'avais bien sûr oralement illustré d'exemples chaque point. Le voici.

Principales_diff

Antoine a utilisé toute l'année son ordinateur en classe et pour les devoirs. Pour les contrôles, les professeurs qui les préparent sur leur ordinateur lui donnaient leur fichier sur leur clé USB, qu'Antoine leur rendait une fois le contrôle effectué, et ils imprimaient eux-même ensuite. Nous n'avons donc pas eu besoin de l'imprimante au collège.

Son ordinateur lui a servi également pour le cahier de textes. Voici ce qu'il a utilisé. C'est payant, mais pas très cher, et facile à utiliser.

http://www.01net.com/telecharger/windows/Bureautique/agenda/fiches/telecharger-17857.html

Il a été accompagné la plupart de l'année à plein temps par 2 AVS : Cyril, notre AVS municipal qui s'occupe d'Antoine depuis la PS de maternelle et pour qui ça sera malheureusement la dernière année, venait le matin, et Anne une AVS privée supervisée par une psychologue formée aux TED, l'après-midi. Cyril a aussi bénéficié de supervision cette année. Anne nous a quittés en mai, ayant eu une opportunité professionnelle à ne pas laisser passer, mais continue à venir le jeudi après-midi, qui est son jour de congé. Cela nous permet de voir si Antoine se débrouille bien tout seul. Cela permet aussi de rassurer les enseignants pour l'an prochain, car le revers de la médaille quand l'enfant est accompagné à plein temps, c'est qu'ils n'ont pas l'occasion d'essayer sans AVS et ont souvent peur. Là, nous voyons que ça ne pose pas de problèmes, dans la plupart des matières.

A propos des matières justement. Ce ne sont pas forcément celles qui fatiguent les enfants ordinaires qui fatiguent le plus Antoine. Ce qui lui demande le plus d'efforts et de concentration, ce ne sont pas les maths ou le français, ou même l'histoire/géo ou l'anglais, non, ce qui lui en demande le plus, c'est la musique, le dessin, et le sport.

La musique l'intéresse car il est plutôt question d'histoire, qu'il adore, mais il y a trop de bruit, ce qui l'empêche d'entendre correctement le cours. Le dessin, l'enseignante n'est pas assez cadrante non plus, donc là aussi beaucoup de bruit et de mouvement. De plus, Antoine ayant des problèmes de motricité fine et peu ou pas d'imagination, le dessin n'est pas son fort. Nous avions d'abord envisagé qu'il n'aille pas à ce cours, mais finalement, c'était tout de même enrichissant pour lui, aussi il y est allé toute l'année. Et enfin le sport, à cause de ses difficultés de motricité globale et à contrôler ses émotions dans les jeux de compétition (j'en ai parlé auparavant). Cela veut dire que ce sont les 3 matières où Antoine doit être absolument accompagné. Il s'avère également que pendant les cours de techno, où il y a parfois des manipulations sur plusieurs machines en même temps, l'enseignent préfère que l'AVS soit présent.

L'événement marquant de cette année a été un séjour de 5 jours dans le Jura, organisé chaque année par ce collège pour les élèves de 6e. Il s'agit de faire du sport de pleine nature, ce qui est au programme, mais peu facile en région parisienne, d'où l'organisation de ce voyage. Du coup, Antoine nous a quittés pour la 1re fois, accompagné de Cyril. Et il est revenu heureux... et grandi ! Il a gagné en autonomie et a pu se faire des copains. Ca montre bien que si nos enfants n'ont pas de copains, c'est surtout parce qu'ils ne savent pas comment faire. Ce n'est pas qu'ils ne le veulent pas, bien au contraire !

Voici quelques photos de ce séjour :

PhJura PhJura   

Vous remarquerez qu'il a réussi à être le 1er de la file. L'attente est encore un peu difficile... 

PhJura                      PhJura

Activités équitation et spéléo.

Et enfin, une fête, avec défilé de mode et chansons. Son "costume" représente l'été.

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Cela nous encourage à l'envoyer en séjour pendant de prochaines vacances.

Comme vous vous en doutez peut-être, Antoine a d'excellentes notes et passe donc en 5e. Il est très bon en anglais et a choisi l'option latin pour l'an prochain. Il aime toujours autant l'histoire, a pris goût au français, grâce son excellente prof, avec qui il a également participé à un atelier conte et à un concours. Pour les maths, c'est surtout la géométrie qui lui pose problème, mais il y a fait beaucoup de progrès. Finalement, nous n'avons pas utilisé de logiciel pour la géométrie. Géotrousse http://laboutique.inshea.fr/boutique/fiche_produit.cfm?ref=Lo11& se révèle trop peu précis pour les manipulations, ou alors nous n'avons pas su l'utiliser. Et les autres logiciels sont trop puissants, donc trop compliqués. Antoine a donc dû faire la géométrie à la main, ce qui n'était pas une mauvaise chose.

Il y a tout de même eu quelques incidents (3 seulement au total) au cours de cette année, mais qui ont été bien gérés par l'équipe (puisque informée de comment réagir) et même par Antoine. Sauf le dernier, dû à une mauvaise compréhension des problèmes d'Antoine (la prof m'a dit n'avoir pas été à la réunion de début d'année). C'était en dessin, elle lui a mis un zéro pour un dessin non rendu, qu'en fait il n'avait pas. Il semble que cette enseignante perde couramment les dessins de ses élèves. Vous vous doutez de la réaction d'Antoine : un imprévu + une injustice + une mauvaise note qui lui fait baisser sa moyenne ! Je crois que cette prof n'a pas bien compris..., ce qui me fait à nouveau envisager qu'il n'aille pas en dessin l'an prochain. Dommage, car je trouve que ça lui apporte beaucoup tout de même.

L'an prochain, nous avons prévu qu'Antoine soit accompagné le matin uniquement, à nouveau par une AVS privée supervisée. Je ne suis pas tranquille car j'ai l'impression que la classe va être moins "adaptée" que cette année. Je suis bien consciente que tout s'est passé au mieux cette année parce que toutes les conditions étaient réunies pour ça. Si des éléments de la classe sont trop perturbateurs, Antoine aura beaucoup plus de mal à se contrôler. L'emploi du temps n'étant connu qu'au dernier moment, nous ne savons pas encore si les cours où il a vraiment besoin d'être accompagné seront bien le matin, bref quelques incertitudes...

En attendant cette prochaine rentrée, que je ne manquerai pas de vous raconter bien sûr, je souhaite de bonnes vacances à tous nos enfants et à leurs parents !

 

28 octobre 2009

Les impressions d'Antoine

Antoine a eu comme devoir en Français de raconter sa rentrée en 6e. Je vous copie son texte tel qu'il l'a écrit.

On était le soir de la veille de la rentrée. J'étais pressé d'être le lendemain, pressé d'être le grand jour, mais j'étais aussi un peu stressé. Evidemment, je devais me coucher tôt si je voulais être en forme. Même que je ne voulais surtout pas être en retard, donc du coup, j'ai mis (et c'est un peu rare que je le règle) mon réveil.

Le lendemain, c'était le grand jour, dès que j'étais réveillé, j'y étais enfin. J'ai pris mon petit déjeuner, comme d'habitude (on peut dire que j'ai été plus rapide pour le prendre). Et ensuite, je suis parti de chez moi, prêt à attaquer le collège.

J'arrivais devant la porte du collège, je suis entré, puis on a annoncé les classes. J'ai une bonne classe, mais j'ai quand même quelques copains qui ne sont pas dans ma classe. On a donné les emplois du temps, puis parlé un peu du règlement.

Arrive l'après-midi, un bon après-midi, car j'ai eu la chance de participer, avec toute les autres 6e, à un jeu de piste. Chacune des équipes devait trouver une balise spécifique et répondre à la question qui s'y trouve. Mon équipe est arrivée deuxième, c'est quand même bien. Puis je suis rentré chez moi, et j'étais encore pressé, pressé du début des cours.

J'avais un temps de repos, bien sûr (vendredi, samedi et dimanche).

Arrive enfin le lundi, je pars de chez moi, puis arrivé au collège, les cours commençaient enfin. On a commencé à travailler un peu. Mais je n'étais pas très content, car on commençait par la géométrie, je n'aime pas du tout ça. Ensuite, j'ai rencontré le professeur d'histoire/géographie, qui est très sympa et très drôle à certains moments. L'après-midi, juste anglais, car la première semaine était la semaine B, du coup, j'ai terminé à 14h30.

Le mardi arrive, puis le mercredi, et j'ai commencé à remarquer que les salles n'étaient pas toujours les mêmes. Sur la première semaine, je n'avais pas encore eu l'habitude du rythme du collège, mais c'est arrivé vite. Je devais de temps en temps vérifier mon emploi du temps, pour savoir les salles, et je n'aimais pas trop, car ça me faisait beaucoup de salles à retenir. Mais avoir plusieurs professeurs, je trouvais ça bien, car au lieu d'avoir une même personne devant nous toute l'année, on a six ou sept professeurs.

Autre chose que je n'aimais pas vraiment, c'était en anglais, le professeur nous donnait pratiquement une interro par jour, ce que je n'aimais pas trop (d'ailleurs, c'est la première à nous avoir donné des interros).

Mais il y avait quelque chose que je n'aimais pas du tout, c'était la permanence. Trop de bruit, on ne peut pas se concenter, et puis une heure, c'est quand même long ! Dès la première semaine, j'ai eu une heure de permanence, le jeudi, et le lendemain, pareil ! C'était notre professeur principal, qui est notre professeur de mathématiques qui était malade. Depuis, je passe les heures de permanence dans la salle de réunion, mais dès que le CDI sera enfin ouvert (la documentaliste n'est pas là), j'y irai.

Il n'y a pas que des choses que je n'aimais pas, il y a aussi de bonnes choses au collège, qui change de l'école primaire. En fait, ce que j'aimais beaucoup, c'était de finir plus tôt que d'habitude, ou de commencer plus tard. Ce qui est d'ailleurs arrivé le lundi suivant. J'ai pu aller en cours seulement à 11h.

C'est seulement après deux semaines que je connaissait tout mes professeurs (sachant que la professeur de musique était absente la première semaine, du coup, on avait terminé à 14h30).

Après plusieurs semaines, j'ai enfin le rythme du collège, et je trouve ça super bien, surtout que je suis délégué en suppléant.

28 octobre 2009

Le point après 2 mois de collège

Sylvie me demande où en est Antoine après ces 2 mois et je l'en remercie.

Effectivement, comme Augustin, Antoine a du mal à récupérer tout son capital énergétique pdt le peu de temps dont il dispose pour ça (week-end, temps de midi, soirées). A lui non plus cela ne suffit pas et les vacances sont toujours les bienvenues pour faire le plein d'énergie. Et lui aussi a plus de mal à se contrôler dans cet état de fatigue. Voici d'ailleurs ce qu'a écrit son AVS le dernier jour avant les vacances :

Anglais : C'est la 1re fois que je vois Antoine si contrarié par ses erreurs. Pourtant, il n'en fait presque pas. Il reconnaît qu'il est fatigué et ne veut plus participer. Cela commence avec le contrôle où il a obtenu 19/20. Il est très déçu de son erreur car il "savait". Il pleure, ce qui ne lui est jamais arrivé en ma présence. Sa prof a vraiment l'air de l'apprécier et elle est fine : elle fait attention à Antoine, tout particulièrement aujourd'hui et le félicite pour ses bonnes réponses.

Voilà donc comment ça se traduit pour lui. En effet, Antoine a toujours eu du mal à gérer l'échec. Il a beaucoup progressé dans ce domaine, mais là, il était trop fatigué pour gérer la frustration de ne pas avoir eu 20 (but qu'il s'était fixé), à cause d'une erreur qu'il aurait pu éviter (un comble pour lui). Ici, ce n'est pas seulement l'échec qui était en cause, mais aussi le fait que ça ne se soit pas passé comme il l'avait prévu. D'où l'intérêt de lui fixer des objectifs à l'avance, différents des siens, donc revus à la baisse.

Je tiens aussi à souligner que son enseignante a très bien réagi, ce qui a beaucoup aidé Antoine à se reprendre. Si en face de lui, l'enseignante n'avait pas compris ce qui causait sa contrariété et l'avait réprimandé, si elle n'avait pas saisi les occasions de le valoriser, cela aurait pu dégénérer en grosse colère. D'où l'importance d'avoir bien informé les enseignants avant la rentrée sur le fonctionnement d'Antoine.

A part ça, son bulletin de notes de mi-trimestre est excellent ! J'espère que sa maîtresse de Petite Section de Maternelle qui m'avait affirmé qu'il ne saurait jamais lire ni écrire lira un jour ce blog...

Bulletin2

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