10 février 2009
Les difficultés de compréhension du langage
Le langage verbal
- Les personnes autistes comprennent le langage au sens littéral. Ainsi, les notions abstraites, le sens figuré, l'implicite, l'ironie ne sont pas compris.
Cela pose des problèmes même aux personnes d'un bon niveau. Par exemple, il arrive que mon camarade Gabriel, qui est asperger, comprenne mal mon discours car il prend au pied de la lettre le vocabulaire que j'ai utilisé. Je n'utilise pas un langage suffisamment précis, comme le sien, ce qui donne des contresens lorsque nous discutons ensemble. Par contre, son vocabulaire à lui est tellement précis qu'il y a peu de chances que je me trompe sur ses intentions. Je pense que c'est la raison pour laquelle il possède un vocabulaire très riche. Il faut bien qu'il y ait un avantage...
- Les bruits ambiants peuvent parasiter la compréhension également puisque le son de la voix ne sera pas suffisamment discriminé. Alors, quand il s'agit des bavardages des autres enfants dans une classe, comment distinguer la voix de l'enseignant qui donne une consigne ?
- Le débit de notre voix a également de l'importance. Si la compréhension est difficile, il vaut mieux ne pas parler trop rapidement et ne dire que l'essentiel pour ne pas augmenter la difficulté.
Le langage non verbal
- Les expressions du visage ne donnent à la personne autiste aucune indication, à moins qu'elle n'ait appris à les identifier. Mais la gamme des expressions que nous utilisons est si vaste que leur interprétation est toujours difficile.
Un petit jeu pour apprendre à reconnaître les émotions : http://www.symbolworld.org/Bits%2Bbobs/games/faces/index.htm
- Les gestes qui servent à souligner ou à préciser nos propos ne signifient rien non plus.
- L'intonation de la voix a également de l'importance. Si nous utilisons un ton monocorde, il sera très difficile pour la personne autiste d'identifier nos sentiments. Si nous modulons notre voix, cela ne signifie pas pour autant que nous serons compris car là aussi, nous avons toute une gamme de nuances. Que de sources d'erreurs !
Ces difficultés engendrent forcément des confusions. Un exemple récent : pendant l'entraînement au basket, le moniteur a demandé à Antoine de lui donner son ballon. Comme il y avait du bruit dans la salle, Antoine n'a pas compris la consigne, le moniteur a donc haussé la voix. Antoine a cru qu'il le disputait et a commencé à pleurer. Le moniteur a été surpris mais comme celui-ci est gentil (pas tous...), il l'a vite consolé et Antoine s'est très vite repris.
Toutes ces difficultés peuvent s'améliorer à l'aide de supports visuels et de rééducation. Il s'agit d'un apprentissage de toute une vie. Il ne faut donc pas sous-estimer les difficultés de compréhension, même si le niveau de langage est élevé.
/https%3A%2F%2Fassets.over-blog.com%2Ft%2Fcedistic%2Fcamera.png)
Publicité
Commentaires
O
V
P
G