La difficulté à regarder son interlocuteur

J'écris ce texte suite à une question de Magalie.

La difficulté à regarder son interlocuteur est le plus souvent due au trop grand nombre d'informations à traiter dans un temps très court, car les traits du visage de la personne que l'on regarde bougent en permanence. Sans compter que la personne TED ne sait pas où regarder exactement car sa vision en détails au lieu de globale va l'empêcher de fixer son regard sur un seul élément du visage. A moins qu'on ne l'y aide, en lui indiquant où regarder exactement, en général entre les 2 yeux. D'ailleurs, on peut même matérialiser l'endroit à l'aide d'une gommette. Mais l'interlocuteur n'aura pas toujours des gommettes sous la main et risque de se faire un peu repérer...

De plus, il est très difficile pour un TED d'utiliser 2 sens en même temps. Pour une meilleure compréhension, il sera donc plus facile, pour certains, d'écouter d'abord la personne qui parle et de la regarder ensuite. Ainsi, à l'école, si l'enfant ne regarde pas l'enseignant quand celui-ci lui donne une explication, ça ne signifie pas forcément qu'il n'écoute pas. Pour le vérifier, il suffit de lui poser des questions sur ce qui vient d'être dit.

Au niveau éducatif, on ne peut pas exiger que la personne nous regarde longtemps quand on lui parle. Par contre, on doit lui apprendre à regarder dans certaines circonstances, qui sont courtes et importantes socialement parlant : dire bonjour, merci, au revoir par exemple. Ainsi, avec l'habitude, il lui sera peut-être possible d'allonger petit à petit la durée du regard.

Tout ceci est bien sûr variable selon les capacités de la personne. Cela dépend du nombre d'informations qu'elle va recevoir et en combien de temps elle peut les traiter. Et bien sûr aussi, comme pour le reste, de son état de fatigue.

Comments

[Patricia]

Oui, bien sûr, cela peut l'aider. Mais à condition de mettre en place des supports visuels adaptés à son niveau et de lui faire travailler auparavant les notions qui lui manquent. Normalement, cela s'apprend en orthophonie et en psychomotricité. Le sport va lui permettre de généraliser ce qu'il a appris. Sans compter qu'au niveau motricité globale, cela va lui apporter beaucoup.

Vous pouvez également bcp l'aider en le guidant de la manière la plus concrète possible, en utilisant des termes très clairs pour lui. Par ex. "en haut", c'est vers le ciel, "en bas", c'est vers le sol, etc.
Quand mon fils faisait de l'équitation, le moniteur lui indiquait de se pencher vers l'arrière. Cela n'évoquait rien pour lui, sauf si on lui précisait de se pencher vers la queue.

Vous pouvez aussi lui faire faire des jeux avec le ballon, en le plaçant derrière, devant, à côté de lui, etc. Vous pouvez également faire l'inverse : poser le ballon par terre et faire placer le garçon devant le ballon, puis derrière, etc. N'oubliez pas de verbaliser en même temps, sans trop noyer les termes dans du langage inutile. Vous pouvez aussi bien sûr utiliser toutes sortes d'objet à placer les uns par rapport aux autres.

C'est super que vous réalisiez ce stage auprès d'un ado autiste. Cela va vous apporter beaucoup, à vous aussi.

Et je suis très heureuse que vous preniez la peine de vous renseigner pour lui. Bravo !

[amnadine]

bonjour, je suis étudiante en master1 en STAPS (fac de sport) à Nice et je réalise un stage auprès d'un adolescent autiste qui est intégré dans un club de volley-ball ordinaire. j'ai constaté qu'il avait des problème de repère spatiotemporel et je voudrai savoir si vous penser que le sport peut être un bon moyen d'améliorer ce problème?

merci